Et si pour favoriser l’échange et la mobilité, il fallait d’abord que l’artiste lui-même soit mobile ? À rebours des autres propositions, c’est l’option qu’ont choisie Valentin et Nicolas. Ces deux graphistes de formation proposent de parcourir la ville à vélo en tractant derrière eux un dispositif de création et d’affichage mobiles. Interrogeant les habitants des différents quartiers, ils traduisent leurs mots de manière graphique sur leurs panneaux d’affichage qu’ils tractent dans d’autres quartiers afin de créer le trouble et favoriser le dialogue. Ils bouleversent ainsi les modèles d’affichage public et d’espace d’expression libre.

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http://ateliertoutseul.com/

Les six filles du collectif Gonzes prennent leurs quartiers au sud. Désireuses de travailler avec les habitants, elles proposent de récolter leurs témoignages pour mieux les bouleverser. A l’aide de pans de papiers suspendus, elles transforment un square en une alcôve poétique dans laquelle chacun peut entendre la parole des Arrageois(e)s. Mêlée à des récits de fiction, celle-ci se trouve chamboulée. Hybride, elle brouille la frontière entre réalité et imaginaire.

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http://www.collectifgonzes.com/

La frontière qui distingue l'intimité de nos logements et l'espace public, invisible ou faite de pierre rouge, n'est-elle pas une barrière que l'on érige nous-même ? La Compagnie Stasima s'invite chez les habitants Arrageois, pousse la porte du quartier Sud pour questionner les notions d'identité et de lien social. En endossant le rôle de l'hôte, les comédiens et comédiennes invitent le public à partager un instant du quotidien qui se sera finalement pas si ordinaire que ça...

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http://stasima.free.fr/

La ville a-t-elle une odeur ? Audrey se propose de bouleverser nos sens et par là-même notre vision d’Arras. Plusieurs dispositifs odorants sont installés dans la ville, à la frontière entre un square et un axe routier. Jouant avec nous et cherchant à nous troubler, Audrey entoure les arbres de senteurs liées à la ville, tandis que les poteaux électriques peuvent dégager une subtile odeur de fleurs.

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http://www.base.ddab.org/audrey-fosseprez

Gohu crée des connexions entre des territoires proches physiquement et pourtant si éloignés. Avec ses "monuments", il présente l'empreinte d'une rencontre et l'image de celle-ci. A travers ses installations, il propose une "collision de l'Autrefois avec le Maintenant" et établit des connexions symboliques d'un quartier à l'autre. Porteuse de rencontre, cette collision célèbre un échange passé entre les habitants qui questionne son absence au présent, due aux frontières entre quartiers. Ses images créent alors des "ponts" temporels et des liens entre quartiers qu'il voudrait permanents à l'avenir. 

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http://hugotravaille.tumblr.com/

Manon propose aux visiteurs de couvrir Arras d’une mosaïque de couleurs. A l’aide de craies suspendues dans les squares de la ville, chacun est invité à prendre part à ce grand chamboulement. Ainsi, Manon s’efface derrière cette installation participative et collaborative qui transforme la ville, et en particulier ses squares en grands champs d’expression libre.

Lada, qui travaille sur les notions d’espaces privés et publics, aspire à se confronter à notre environnement urbain. La thématique choisie par Appel d’air lui inspire un travail sur les murs de briques rouges si récurrents à Arras. Sur ces façades qui matérialisent la frontière entre intérieur et extérieur, Lada met en avant une activité souvent qualifiée d’intime et de « féminine » : la broderie. Elle transforme un motif traditionnel, choisi avec les habitant.e.s, en graffs éphémères qui s’affichent en grand sur les murs de la ville, bouleversant ainsi les codes traditionnels.

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http://neoberdina.com/

Anna propose une performance participative basée sur le principe des jeux de hasard. Une sorte de grille de Loto guidera désormais leur pas. Des mots sont dispersés dans la ville, et il s’agit de les recombiner de façon aléatoire. Au hasard des rues, les visiteurs sont interpellés par des chiffres, des mots. Soudain, leur environnement se mue en un grand terrain de jeu et les invite à le regarder différemment.

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http://annaprincipaud.com/

Glück Auf ! de Noé est un geste pour apercevoir le bouleversement comme une réalité spatiale et historique. Par cette canopée de tissus, c’est le passé pas si lointain des mines de charbon des Hauts-de-France et des draperies Arrageoises, qui est convoqué. Dans l’espace nu de la place se révèle de nouvelles formes, où les corps sont contraints sans pouvoir circuler librement.

L’espace public se transforme en une mine, où les tissus imbibés de charbon rappelle l’inquiétante étrangeté du monde souterrain. Volumes, textures et odeurs se mêlent pour proposer une variation du bouleversement personnel et collectif. Les visiteur sont invités le samedi 17 à 11h à y accrocher d’anciens vêtements en souvenir des corps usés.

Chez Cyrielle, la thématique du bouleversement rejoint son attrait pour l’urbanisme et l’architecture. Quoi de plus bouleversant, lorsqu’il est question d’environnement urbain, que ces constructions qui se multiplient à n’en plus finir ? Ce béton qui grandit et qui nous toise depuis ses hautes tours inspire à Cyrielle une installation miniature proliférante. Son village de lilliputiens colonise tout : rues, murs, poteaux de signalisation… Il est partout et pourtant reste si facile à manquer. Moulé sur des douilles de fusil, chaque élément se réfère au passé militaire de la ville. Utopie ou dystopie, cette délicate et poétique installation ne manque pas de surprendre ceux dont les yeux posent sur elle.