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Jérôme Wilot-Maus

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Simulation d'installation, cour intérieure de l'Hôtel de Guînes

Jérôme Wilot-Maus est né le 21 octobre 1995 à Marche-en-Famenne, dans la Province du Luxembourg en Belgique. Il vit et travaille actuellement à Bruxelles. 

Après des études secondaires en province dans des sections optionnelles en arts plastiques, il s'est orienté, depuis 2017, vers des études de sculpture à l'Académie Royale des Beaux-Arts de la Ville de Bruxelles. 

Le dialogue avec le matériau et la maîtrise de l'espace sont des éléments essentiels de ses recherches artistiques. On pourrait même dire que l'artiste est en quête de fusion avec le matériau, tant la performance corporelle est au cœur de sa démarche. 

A mi-chemin entre l'art de la performance et de l'installation, le travail de Jérôme Wilot-Maus s'inscrit incontestablement dans un processus de questionnement sur la place de l'art aujourd'hui dans la vie de l'homme. 

Mais le jeune artiste ne dédaigne pas pour autant d'autres medium, comme la peinture, le dessin et la photographie qu'il considère comme un tout dans l'accomplissement de la diffusion de son message artistique. 

Pour la Biennale Appel d'Air, c'est une réflexion introspective de l'homme sur ses souvenirs qu'il nous propose en traitant de l'empreinte olfactive qui est vive dans la mémoire de chacun. C'est donc par une installation imposante au cœur de la cour de l'Hôtel de Guînes que l'artiste nous fait entrer dans son univers, dans notre univers, tant l'odorat est propre à chacun et ravive des souvenirs personnels singuliers. 

Jérôme Wilot-Maus est le benjamin de cette édition. 

 

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Foyer suspendu dans ses restes

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L'empreinte. L'empreinte est la trace du sensible, la marque, visible ou invisible, des éléments qui nous permettent d'intérioriser le monde, la vie tout simplement. Parmi tous les sens développés par l'homme, il en existe un qui se trouve être intimement lié au souvenir, à la mémoire vive, et qui laisse une empreinte invisible : l'odorat. La puissance et la force du sens olfactif nous échappent très souvent alors qu'il est porteur dans notre subconscient de très nombreuses empreintes. Jadis, ce sens participait de la survivance des éléments naturels avec lesquels nous étions en étroite relation. Aujourd'hui, ce sens est latent et presque méprisé malgré ses incroyables capacités à déclencher des émotions vives. En d'autres termes, nous emportons et nous gardons en mémoire grâce à lui des souvenirs d'une puissance incomparablement plus intense que les sens du toucher, du goût, de l'ouïe et même de la vue. C'est ce qui m'a poussé à entreprendre un travail qui intègre la dimension de l'empreinte olfactive. 

 

Le feu. Le foyer. Point central de la vie en communauté, le foyer rassemble les hommes autour de sa lumière et de sa chaleur, leur offrant sa protection et un lieu de socialisation. Cependant, le feu peut aussi être dévastateur quand il est hors de tout contrôle, en l'absence d'une certaine sagesse humaine. Son aspect dévastateur pouvant être dû à des circonstances naturelles ou être le résultat d'attitudes malveillantes des hommes. Ce que fédère le feu, il peut aussi l'anéantir s'il est porté par la main destructrice de l'homme. Le foyer devient alors tombeau. Le feu et l'humanité sont indissociables. Il est constitutif de celle-ci à bien des égards. Comme par un jeu de miroir, ils se renvoient l'un à l'autre. Parfois de façon ambigüe, paradoxale et équivoque. L'éternelle lumière, la chaleur bienveillante face à l'infinie damnation. Outil manichéen par excellence, sa maîtrise est aussi universelle que réversible. L'intention impulsant sa mise en œuvre fluctuant entre la bienveillance et les actes belliqueux, la protection et la dévastation. Cette relation si particulière à l'humain fait du feu un symbole d'une puissance unique aussi proche de l'être humain que ne l'est sa propre peau. Le foyer protecteur s'inscrit quant à lui dans l'espace de vie sociale de l'être humain, lui permet d'habiter cet espace. Il est le point départ de la vie, des relations sociales. L'âtre et l'être se confondent. Mon propos artistique tient de ce double constat, de cette double approche du feu et du foyer. 

 

L'installation. J'ai imaginé de construire un cube en bois de 4 mètres de côté, fait de planches de bois brûlées, présentant ainsi un aspect d'un noir profond : calciné à l'extérieur et totalement occulté à l'intérieur par des tissus noirs. A l'intérieur, au centre, se dresse légèrement surélevée par rapport au sol, une structure simple, légère, stylisée, ayant la forme d'une maison dont les murs et la toiture sont constitués de draps blancs immaculés cousus entre eux de manière chaotique par de grosses coutures qui rappellent possiblement une peau balafrée. Cette structure, comme en lévitation au-dessus du sol, lui confère un aspect fantomatique, nébuleux, fugace comme de la fumée, entre chute et élévation. Au centre de cette maison, un point lumineux, vacillant, comme une lumière protectrice, rassembleuse, nourricière du foyer. En plus de l'aspect totalement sombre de l'espace, une forte odeur de feu envahit le visiteur. D'où vient cette odeur ? Où est le feu ? Cette odeur provient des draps noirs d'occultation qui auront préalablement à leur installation été imprégnés de cette odeur de feu. Le sol quant à lui est jonché de débris craquants, une sorte de résidus d'apocalypse dont le spectateur éprouve le contact en marchant, en déambulant dans la pièce. Il s'agit en réalité de charbon de bois concassé. Dans cette installation, tout est onirique, à l'intersection du cauchemar et du rêve. Un point hors de la lumière du jour, hors du temps et de l'immédiateté du monde extérieur. Malgré les affres du feu passé, dévastateur, le foyer reste présent, comme un logis protecteur et bienveillant. 

Après un temps de regard, le visiteur ressort par une autre porte que celle par laquelle il est entré et laisse ses empreintes de pas sur une large feuille de papier blanc (image des murs blancs du logis) posée sur le sol du couloir de sortie. Ces différentes feuilles d'empreintes de pas seront reliées pour former plusieurs livres d'artistes réalisés en collaboration avec Marina Boucheï, artiste du livre en Belgique. Ces livres d'artistes conserveront en quelque sorte l'empreinte de cette édition de la biennale Appel d'Air. 

Cette installation prend place dans la cour intérieure de l'Hôtel de Guînes (1738) situé au numéro 2 de la rue des Jongleurs, au cœur du Quartier des Arts dans le centre de Arras. 

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Production avec le soutien de ARTESIO, Bruxelles 

www.artesio.art 

Construction avec la collaboration des étudiants du Lycée Jacques Le Caron d'Arras 

avec la participation des membres de l'atelier couture du centre social Léon Blum 

Contact direct avec l'artiste à Bruxelles 

Courriel : jeromewilotmaus@gmail.com Téléphone : (+32) 0492 96 12 25 

 

crédit photographique : Biennale Appel d'Air 2020 

Simulation d'installation, cour intérieure de l'Hôtel de Guînes

 

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Merci ! 

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L'artiste Jérôme Wilot-Maus tient particulièrement à adresser ses vifs remerciements aux Commissaires de la Biennale, et spécialement à Mademoiselle Tiphaine Stainmesse, la Commissaire référente, dont la disponibilité est très appréciée, 

 

à Monsieur Philippe Marchal, Président de Artesio, dont le soutien permanent est précieux, 

 

à Monsieur Gérald Cuvelier, Référent Culturel, et Monsieur Edouard Leterme, Professeur, du Lycée Jacques Le Caron, dont les conseils bienveillants ont permis une approche de qualité pour la réalisation de cette installation, 

 

aux membres de l'atelier couture du centre social Léon Blum

 

à Madame Marina Boucheï, artiste du livre, dont le savoir faire est une richesse inestimable. 

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par l'artiste

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